Archive | février, 2010

On reeeeefait le film #0

21 Fév

Nulméro 0. Un petit pilote nawak pour essayer de parler cinéma autrement. A vot’ bon coeur messieurs, dames!

The Walking Dead

17 Fév

Et hop, une fois n’est pas coutume, le copié-collé intégral de l’excellent papier du non moins excellent blog « D’où vient le son » sur MA bande dessinée fétiche du moment: The Walking Dead

Encéphalogramme plat, mouvements désordonnés au ralenti, je suis un zombie. Résultat d’un week-end éprouvant. L’occasion est donc toute trouvée pour évoquer la meilleure BD que j’ai pu lire depuis longtemps.

Walking Dead n’est pas simplement une histoire de zombies. En fait ce n’est qu’un pretexte, un cadre dramatique qui permet à Robert Kirkman, le scénariste, de plonger dans la psychologie de ses personnages. C’est donc en partageant les émotions de la petite communauté perdue en pleine apocalypse qu’on partage leurs peurs, plus que par la menace des zombies eux-même.

En suivant les évolutions de chaque personnage, on comprend ses craintes, on accepte la folie, on excuse la haine ou la suspicion, on ressent l’épuisement. Et l’empathie rend le décès de certains d’entre eux (forcément) parfois insupportable.

Publié chaque mois au format « comics » depuis 2003, les aventures existent aussi regroupés 6 par 6. Onze volumes à ce jour, traduits ou en VO, ce récit totalement addictif vous tiendra en haleine mieux que votre série TV préférée. Elle sera d’ailleurs très prochaiment adaptée pour le petit écran par Mister Frank Darabont. A lire avant, donc…

Serena Williams en fond de court

L’article originel est évidemment disponible, ici

Cirque du freak: the vampire’s assistant

15 Fév

Ah, on sent bien que Twilight est passé par là hein. Que les millions de brouzoufs ramassés worldwide par le dyptique romantico-émo-gay attise de sérieuses convoitises. Et donc, voilà que déboule le bien nommé « Cirque du Freak : The vampire’s assistant ».

Darren (Chris Massoglia) est un adolescent de 16 ans comme tous les autres. Il traîne avec Steve (Josh Hutcherson), son meilleur copain, travaille pas trop mal à l’école et évite les embrouilles. Mais quand lui et son copain tombent un beau jour sur un cirque de monstres ambulant, les choses commencent soudainement à changer en Darren, et ce, exactement au moment où le vampire Larten Crepsley (John C. Reilly) le change en une créature… assoiffée de sang.

Vampire novice, Darren rejoint le Cirque Du Freak, une revue ambulante peuplée de créatures monstrueuses allant de l’homme à peau de serpent au loup-garou, en passant par la femme à barbe (Salma Hayek) et l’aboyeur géant (Ken Watanabe). Alors qu’il apprend à maîtriser ses nouveaux pouvoirs dans ce monde des ténèbres, Darren devient l’objet de convoitise de deux factions de vampires ennemies. Le jeune homme arrivera-t-il à sauver sa peau au milieu de cette guerre sauvage qui menace de dévorer le peu d’humanité qu’il lui reste ?

Les ravages des poussées de testostérone

Ca vaut déjà mieux que Twilight (pas dur) mais il reste du taf. Taf dont on est loin de voir la suite étant donné le bouillon que s’est pris le film au Box Office US (une trilogie avait là encore été évoquée). Les meilleurs moments du film sont évidemment la présentation de la galerie hallucinante de Freaks du dit cirque : homme loup, homme serpent, femme à barbe (et à l’opulente poitrine => Salma Hayek rules), homme estomac, homme tête, femme singe, Luis Fernandez, etc…). Les enjeux dramatiques sont complètement ratés ou pas définis du tout : la relation amoureuse, la relation amicale, etc…Ni fait ni à faire.

Gros point négatif : le choix de John C. Reilly (un acteur que j’adore pourtant) pour interpréter le rôle du mentor du jeune héros dans les apparats d’un vampire centenaire. Pas crédible pour deux sous, on s’attend à tout moment qu’il sorte sa guitare acoustique et qu’il nous interprète un « Walk Hard » de derrière les fagôts. Willem Defoe lors de son petit passage dans le film fait une imitation amusante de Peter Cushing / Vincent Price. Insuffisant pour retenir notre intérêt. Ah. Et y a les seins de Salma quand même. Quoi ? Je l’ai déjà dit ?

Daybreakers

15 Fév

On l’attendait le nouvel effort des Spierig Brothers, près de 7 ans après leur prometteur « Undead », potacherie bisseuse sauce Peter Jackson des 80’s.

Nantis d’un budget de 25 M de dollars, les deux frères s’attaquent au film de vampires en signant ce « Daybreakers » que la communauté geek attendait de pied ferme :

En 2019, les vampires ont pris le contrôle de notre planète. Les humains ne sont plus qu’une petite minorité, entretenue uniquement pour nourrir la population dominante. Edward Dalton est un vampire qui travaille dans la recherche. Il refuse de se nourrir de sang humain et œuvre sans relâche à la mise au point d’un substitut qui pourrait à la fois nourrir ses semblables et sauver les derniers spécimens d’hommes. Lorsqu’il rencontre Audrey, une jeune survivante humaine, il va découvrir un secret biologique qui peut tout changer. Désormais, fort d’un savoir que vampires et humains veulent s’approprier à tout prix, Edward va se retrouver au centre d’un affrontement absolu dont l’enjeu décidera de l’avenir des deux espèces…

En quelques minutes, nous sommes plongés en plein cœur d’un vrai univers crédible à la lisière de Blade Runner, Dark City et le film noir américain des années 50 grâce à une direction artistique brillante qui masque le budget a minima alloué pour les ambitions d’une telle entreprise.

Malheureusement, on sent bien que les pontes de Lionsgate ont mis leur sale groin là-dedans notamment par rapport au montage du film qui semble amputé d’une bonne demi-heure (à vérifier avec un éventuel director’s cut) et à quelques plots scénaristiques expédiés à la va comme je te pousse : l’arc de la fille du grand méchant (Sam Neill) et la dégénérescence des vampires, notamment.

Hein? Quoi? Han Solo? T’es sûr?

Mis à part ça, le film se suit de manière agréable, Ethan Hawke dans le rôle d’Edward fait du Ethan Hawke, mâchoires crispées et feutre Chandlerien sur le crâne, Sam Neill a les yeux très jaunes et Willem Defoe joue le guest de luxe. Quelques moments de goritude surprenants également, héritage des débuts bricoleurs des deux frangins australien, certainement.

Mais vraiment, pas mal de regrets sur ce Daybreakers, on sent que les speirig bros ont posé les bases d’un univers cohérent pour une éventuelle trilogie que la distribution nawak du film et les errements de la production ont sans doute sabordés in utéro.

Sortie française prévue le 3 mars prochain. A vos canines.

The Fourth Kind

9 Fév

Oubliez « Rec ». Oubliez « Le Projet Blair Witch ». Oubliez « Paranormal Activity » (bon, ok, pas dur). La prochaine bombinette du cinoche d’horreur se nomme « The Fourth Kind », réalisé par Oluntande Osunsanmi (à vos souhaits) avec la belle Roger Milla Jovovvich dans le rôle titre.

Mini-budget (moins de 10 millions de dollars), produit en 2008 et en attente d’une date de sortie dans notre belle contrée, « The Fourth Kind » raconte l’histoire (vraie) d’Abigail Tyler, une psychologue ayant perdu son mari dans des conditions étranges, qui enquête sur une série d’hallucinations inexpliquées dans un petit village perdu au fin fond de l’Alaska. C’est en interrogeant ses patients, souffrant de graves traumatismes, qu’Abigail se retrouve face à la preuve la plus évidente d’alien abductions jamais enregistrée…

Bon, au risque d’en faire des caisses, je crois – et ma compagne peut en témoigner- que je n’ai pas ressenti telle flippe depuis « L’Exorciste » et « Pet Cemetary ». « The Fourth Kind » est un de ces films qui marquent une vie de tout cinéphage de films d’horreur mais peut-être pas pour la raison que l’on attend.

En effet, ces dix dernières années ont vu fleurir un certain nombre de films actant le principe du « Docu-menteur » dans leur réalisation: Le projet Blair Witch et Paranormal Activity, pour ne citer que ceux passés à la postérité. « The Fourth Kind » prend, lui, un postulat diamétralement opposé: il mêle fiction et VRAIES images d’archives. Je m’explique: Universal Pictures presents, blabla, puis flou, puis Milla Jovovich débarque en full frontal nous regardant droit dans les yeux pour nous expliquer que le film que nous allons voir est un montage de scènes jouées par des acteurs et de « real footages » d’Abigail Tyler, la psychologue dont on suit l’histoire en terminant sur ces mots: « Vous êtes libres d’y croire. Ou pas ». Alors, oui, le procédé est roublard voire polémique (certaines scènes sont proprement insoutenables!) mais à l’arrivée, là où « Paranormal Activity » pêchait dans le « de toutes façons on sait que c’est un film hé l’aut’ hé », ben là, non. D’où la terreur primale qui s’en dégage.

Milla Téléphone Maison

En revanche, cela suffit-il pour en faire un « vrai » film? Aucun doute, non. Les scènes en mode « fiction » sont plutôt lambdas, filmées avec l’enthousiasme d’un fonctionnaire déjà fatigué mais à la limite on s’en foutà l’exception notable de la scène du « suicide » collectif de la famille d’un des patients particulièrement bien menée en terme de montage. La synergie fiction / real footages prend dans ce cas là, toute sa dimension.

Notre esprit voyeur (parce qu’au final, c’est de cela dont il s’agit) veut lui découvrir les fameux « real footages »: et là, le moins que l’on puisse dire c’est que l’on n’est pas déçu…J’ai dénombré pas moins de 3 scènes choc (mais quand je dis choc, c’est vraiment choc…) qui feront faire des cauchemars aux plus téméraires d’entre vous. Alors, les images sont-elles vraies? A priori, cette fois c’est pas du flanc. Si ce n’est pas le cas, tant pis (tant mieux?), cela voudra dire que tout cela a été super bien mené. Niveau « fiction », on soulignera les bonnes partitions de Will Patton (The Canyon, The Postman) et du plus en plus Robert DeNiresque Elias Kotéas.

Alors, évidemment, comme je le disais précedemment on peut regretter la roublardise de l’entreprise mais à l’arrivée, « The Fourth Kind » se pose comme le produit le plus abouti des Youtube-Movies Look-Alike. Et peu importe qu’aucune psychologue du nom d’Abigail Tyler ait jamais exercé dans la petite ville de Nome, Alaska. On est libre d’y croire. Ou pas.

EDIT: une très courte recherche sur le net aura suffi pour lever le lapin: les évènements décrits comme réels dans le film ont été largement extrapolés et ladite Abigail Tyler n’existe pas. En tous les cas, je me suis fait berner et cela, hors stratégie marketing viral puisque j’avais auparavant lu très peu d’infos sur le film et ne m’y étais pas du tout intéressé. Comme quoi. Anyway, félicitations à l’équipe du film qui a réussi à maintenir le doute pendant toute la durée du métrage…(Thanx God it’s not real…)

Les News de la semaine #2

8 Fév

Ouais bon ca va, j’ai pas tenu le rythme d’un chapitre de news par semaine mais on s’en fout, j’suis chez moi, je fais qu’est ce que je veux (et même me balader à poil). Wouala.

Sans transition, LA rumeur qui agite la mecque du cinéma aujourd’hui (et probablement les millions de geeks de la planète): Pour le reboot de Spidey IY (ah, je vous ai pas dit?), l’acteur SERIEUSEMENT envisagé pour reprendre le rôle de Peter Parker ne serait autre que … Zac Efron (maintenant, relisez le mot « sérieusement » plusieurs fois, en respirant calmement). Le réal pressenti est toujours Marc Webb (ah ah ah). Tout cela n’est en tous cas pas rassurant du tout quand on sait que Laura Ziskin (Sony) qui a finalement eu la peau de Sam Raimi souhaite conférer à ce reboot un caractère « teen-com » plus affirmé. Allez, on serre les fesses et on s’arrête de respirer.

Non Zac, c’est pas par là que sortent les toiles d’araignée.

Sans surprise, le prochain projet du King Of The World James Cameron ne sera rien de moins qu’une séquelle d’Avatar. Ecoutons-le plutôt (oui, le chien de Mickey): « Oui j’ai la base scénaristique pour un deuxième film et une idée pour un troisième. Ca ne veut pas dire qu’il y aura un troisième film. Ni que ca s’arrêtera sur un troisième ». It all depends on money, quoi…

Bill Murray (s’agenouille et prie) vient de confirmer sa participation à Ghosbusters 3 mais, attention, spoiler, celui-ci a soumis sa participation à une condition sine qua non: qu’il revienne sous la forme d’un fantôme! Le scénario, sur une idée originale de Ramis et Akroyd, en est actuellement à une V2. Le premier tout de manivelle est prévu pour cet été.

Des nouvelles du reboot/prequel/sequel qu’on attend le plus patiemment du monde: The Thing. Mary Elisabeth Winstead et Joel Edgerton rejoigne le cast. Pour rappel, le scénario racontera ce qu’il se passe dans la base norvégienne avant que Kurt Russel et ses potes découvrent le carnage. Ce qui est cool, c’est qu’on sait déjà comment ca va finir.

La news la plus courte du monde: Joe Johnston, après sa réussite formelle avec The Wolfman, revient avec Captain America. Et le méchant sera bien Red Skull, l’horrible super vilain Nazi, ce qui confirme qu’on suivra les aventures du Captain dans la timeline originelle, à savoir en pleine WW 2.

En parlant de BD, Marvel envisage sérieusement un reboot (un de plus…) pour son Daredevil de sinistre mémoire. Bon, finalement, c’est pas une mauvaise chose…

Cocorico! Bientôt sur nos écrans, le très attendu Village des Ombres de Fouad Benhammou produit par Kobayashi Productions. En août prochain, les amateurs d’horreur à l’ancienne pourront découvrir la belle Crista Théret (LOL) frissonner dans un village hors du temps aux mains d’une entité indéfinie…

C’est tout pour aujourd’hui, vous pouvez retourner travailler.

EDIT: AUJOURD’HUI EST UN JOUR SOMBRE, UNIVERSAL A DONNE SON FEU VERT OFFICIEL POUR UN REMAKE DE … JAWS.

Blindés de conneries

5 Fév

Alors il faudra qu’on m’explique, un jour, comment une telle flopée de talents peuvent être réunis sur un projet commun et accoucher d’un oeuvre aussi indigeste, mollassonne et caricaturale. Je veux bien sûr parler de « Armored » (« Blindés » en VF, certainement pour plaire à tous les skyblogs du monde).

Réalisé comme un fonctionnaire par le plutôt doué Nimrod Attal et interprété comme des français par Matt Dillon, Laurence Fishburne, Amaury Nolasco, Milo Ventimiglia, Skeet Ulrich, Colombus Short et l’inénarrable Jean Réno, ce blockbuster tendance naveton raconte l’histoire d’une équipe de convoyeurs de fonds décidés à se mettre dans la poche un magôt de 42 M de dollars, le tout sans violence. Evidemment, rien ne se passe comme prévu et Ty (Colombus Short) fait machine arrière pour empêcher ses équipiers de réaliser leur forfait.

Vous vous calmez ou j’appelle Sylar TOUT DE SUITE

En dehors d’être le film le moins intéressant de ce début d’année, « Blindés » réalise le tour de force d’être le film le plus mou de l’année, toutes catégories confondues. C’est bien simple il ne se passe absolument rien pendant les 1h27 du métrage mis à part un générique final de toute beauté (et qu’on est, ma foi, bien content de voir à la fin de cette innomable purge). Jean Réno a 4 lignes de dialogues (et on pouffe à chaque fois), Skeet Ulrich fait bien de la peine, Laurence Fishburne a l’air d’être sous cortisone tellement il est gros et Matt Dillon a une bien jolie barbe très bien taillée. Ok, tout ce beau monde a sans doute besoin de payer ses impôts mais putain, il y a tourner des pubs au Japon pour ça bordel.

Nanar de luxe (je pèse mes mots, il faut le voir pour le croire), « Blindés » s’est d’ailleurs pris une sacrée veste au Box Office. On souhaite vivement que Nimrod Attal soit bien mieux inspiré pour son prochain reboot de « Predator » parce que sinon, il risque d’y avoir pas mal de fous rires à découvrir Adrien Brody poursuivi par des E.T rastas….

La quadrature du cercle

1 Fév

Ah ben enfin, c’est pas trop tôt. Le « je-reste-dans-les-tiroirs-du-distrib-depuis-genre-un-an-et-demi » « Triangle » est enfin disponible dans toutes les bonnes crémeries. Nouvel effort du plutôt doué Christopher Smith (« Creep » avec Famka Potente et l’excellent « Severance »), « Triangle » raconte l’histoire de Jess (la mignonne Melissa Georges) et de 4 autres passagers d’une croisière sur l’Atlantique, qui se trouvent pris dans de terribles conditions climatiques. Alors qu’ils tentent d’aborder un autre bateau, une catastrophe maritime jamais vue se produit. Dans ce contexte, Jess vit cette expérience d’une manière pour le moins … inattendue….

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’on ne s’ennuie pas devant ce petit thriller maritime sans prétention, interprété de manière plutôt correcte. Le scénario, roublard, nous maintient en haleine durant les 1h30 du métrage. On ne peut malheureusement pas en dire autant de la réalisation, calibrée téléfilm de luxe M6 made, la faute certainement à un budget riquiqui.

La saison de la chasse à la Melissa Georges

Sans trop déflorer le suspense, disons que le scénario respecte à merveille la forme géométrique euclidienne éponyme…et qu’à chaque scène ou l’un des trois côtés du Triangle est exploré, on est propulsé à l’autre point. Ad infinitum. Où l’on sent l’influence de l’excellentissime « Los Cronocrimenes » à certains moments du métrage c’est plutôt vers « Donnie Darko » que l’on se tournera lorsque toutes les pièces du puzzle seront assemblées. Film vain pour les uns, brillant exercice de style pour les autres, « Triangle » se voit néanmoins plombé à certains moments par une réalisation unidimensionnelle et plutôt plate. En revanche, la cruauté avec laquelle s’acharne le réalisateur sur la dodue Melissa Georges ne nous laisse pas de marbre, jusqu’à un final – que l’on voit néanmoins venir de loin- qui boucle la boucle. Du triangle. Ah Ah.

Put your hands up, in the air

1 Fév

Après le mitigé « Thank you for smoking » et le franchement décevant « Juno » il n’est pas peu dire que Jason Reitman (oui, le fils de « celui dont on ne prononce pas le nom ») était attendu au tournant. Encore plus lors de la génèse de ce projet pour le moins atypique qui dévoilait le pitch suivant: un homme, spécialisé dans le cost-killing, passe sa vie dans les aéroports et les avions afin de perpétuer à l’infini une certaine vision de la liberté.

Formaté pour les récompenses ce film? Assurément, oui. Mais ce n’est pas que ça. On y retrouve un peu de tout dans « Up in the air »: du Capra, des Cohen Bros, du Soderbergh. Mix un peu foutraque à première vue mais qui trouve sa carburation et, paradoxalement, une identité.

Après le pitch, voici l’histoire un peu plus en détails: L’odyssée de Ryan Bingham, un spécialiste du licenciement à qui les entreprises font appel pour ne pas avoir à se salir les mains. Dans sa vie privée, celui-ci fuit tout engagement (mariage, propriété, famille) jusqu’à ce que sa rencontre avec deux femmes ne le ramène sur terre.
C’est un collectionneur compulsif de miles aériens cumulés lors de ses incessants voyages d’affaire. Misanthrope, il adore cette vie faite d’aéroports, de chambres d’hôtel et de voitures de location. Lui dont les besoins tiennent à l’intérieur d’une seule valise est même à deux doigts d’atteindre un des objectifs de sa vie : les 10 millions de miles.
Alors qu’il tombe amoureux d’une femme rencontrée lors d’un de ses nombreux voyages, il apprend par la voix de son patron que ses méthodes de travail vont devoir évoluer. Inspiré par une nouvelle jeune collaboratrice très ambitieuse, celui-ci décide que les licenciements vont pouvoir se faire de manière encore plus rentable, via… vidéo conférence. Ce qui risque évidemment de limiter ces voyages que Bingham affectionne tant…

José Mourinho sur le banc de touche de l’Inter

Première heure de très haute voltige avec une maîtrise du découpage que l’on ne connaissait pas chez Reitman Jr (à noter l’hilarante bien que très courte composition de Zach Galifinakis – The Hangover- dans la première scène du film): rarement, exposition des personnages et des enjeux auront été ainsi mis sur le tapis de manière aussi limpide. Georges Clooney, en digne successeur de James Stewart est fidèle à lui-même, juste excellent. L’arrivée du personnage de Vera Farmiga (qui, pour une fois, abandonne ses rôles de mère dépressive, cf Joshua et Esther) bouleverse la donne et fait entrer le film dans une rom-com un peu plus classique dirons nous, ce qui nous donnera une demi-heure forcément dispensable à base de « connaissons-mieux ryan Bingham au milieu de sa famille entouré des siens »…

Bien sûr, on peut jeter la pierre à Reitman, lui reprocher de ne pas su avoir plus creuser dans la peinture RH / Crise qu’il semble souhaiter dépeindre à quelques moments du film: mais la scène du licenciement par écran interposé alors que les protagonistes sont éloignés de 2 mètres n’est-elle pas plus parlante qu’un long discours péremptoire? La force de sa mise en scène, assurément.

La dernière partie du film, douce-amère, fait en quelque sorte office de coup de poing « ouaté » dans l’estomac. De Happy-End, il n’est pas question. De réponse à ses questionnements intérieurs, oui, pour certains personnages. Mais il en restera un, qui continuera à arpenter le ciel, définitivement cette fois.