Ahahhahaa, on l’a vu ! On l’a vu ! On l’a vu !
LE film qui a fait la plus grosse impression au dernier marché du film du festival de Cannes (salle pleine, filles qui s’évanouissaient, Madonna qui jetait sa culotte dans le public) est enfin visible dans notre belle contrée après un tour du monde des festivals et un pit-stop à l’Étrange festival il y a quelques jours.
Tout d’abord, une question. 15 000 dollars de budget? Vous ne vous foutez pas de notre gueule là? Bon, ok, je veux bien que Gareth Edwards -le réal- soit à la base un petit génie des effets spéciaux mais tout de même…. ça sent plus la bourde de l’attaché de presse du film qui a oublié un zéro lorsqu’il a parlé pépettes dans son dossier de presse … et sentant le buzz monter n’a rien fait pour le contrecarrer. En substance, on parierait donc pour un bon 150 000 dollars de budget même si lors de la vision du film, on peut tout à fait estimer un coût entre 5 et 10 M de dollars.
Mais par quel miracle? La légende -toute récente et donc en train de se construire- veut qu’Edwards ait profité de ses quelques passages à Mexico pour tourner quelques plans à la volée qu’il a stockés par la suite afin de les retravailler sur son Comodorre 64 next gen. Les acteurs n’ont à priori pas été payés ainsi que la plupart des techniciens. Ensuite, tout est question d’énergie et celle qu’a consacrée Edwards à la réussite de son projet force le respect …
Ah, mais au fait, de quoi ça parle MONSTERS ? (smiley crétin)
Quand la NASA découvre l’éventualité d’une vie extra-terrestre dans notre système solaire, une sonde est envoyée afin de prélever des échantillons. Malheureusement, elle s’écrase au-dessus de l’Amérique centrale lors de son voyage de retour. Peu après, de nouvelles formes de vie apparaissent dans la zone du crash et la moitié du Mexique est mise en quarantaine, considérée comme une zone contaminée. Six ans plus tard, les armées américaines et mexicaines se battent encore pour maîtriser les «créatures»… L’histoire commence lorsqu’un journaliste des Etats-Unis accepte de raccompagner un touriste américain en état de choc, du secteur mexicain contaminé vers la zone sécurisée de la frontière américaine. Et les ennuis commencent …
Alors, Messieurs Dames des services Marketing, arrêtez de nous vendre des films pour ce qu’ils ne sont PAS. A la vision des différents teasers circulant sur la toile, on aurait pu s’attendre à un énième Cloverfield look alike à base de gros streums défonçant une ville et de shaky cam toutes les 10mn. Que nénni.
Après une mise en place qui prend son temps et nous permet de nous attacher aux deux personnages principaux (deux paumés tout mignons qui se reniflent le cul), Edwards nous en met plein la gueule avec une première scène choc (et la seule!) qui est, selon moi, sa relecture de la scène du 4×4 de Jurassic Park (en mieux et sans verre d’eau qui tremble). Ce sera en tout et pour tout (hormis la scène d’ouverture) la seule et unique scène d’action du film. Le reste est complètement aérien, mélancolique, empreint d’une réelle empathie pour des personnages que l’on voit évoluer dans un décor apocalyptique (putain, cette production value de ouf!) et délivre des messages certes un peu primaires on va dire (l’acceptation de l’autre, ne niquez pas la planète, etc…) mais qui fonctionnent. Et super bien en plus.
Et une scène finale, qui telle un ballet menée par deux créatures gigantesques, nous laisse pantois. Les yeux embués de larmes.
Alors, non, jeune kids. Monsters ne va pas te faire sursauter, tressaillir, ne va pas occasionner de montée d’adrénaline.
Mais c’est juste un film magnifique, doux, épuré mais tellement riche esthétiquement. Et un film à messages. Merci Monsieur Edwards. Et arrête de mentir sur le budget steuplé.
Le trailer prend ça dans ta gueule :