Preview : MONSTERS

15 Oct

Ahahhahaa, on l’a vu ! On l’a vu ! On l’a vu !

LE film qui a fait la plus grosse impression au dernier marché du film du festival de Cannes (salle pleine, filles qui s’évanouissaient, Madonna qui jetait sa culotte dans le public) est enfin visible dans notre belle contrée après un tour du monde des festivals et un pit-stop à l’Étrange festival il y a quelques jours.

Tout d’abord, une question. 15 000 dollars de budget? Vous ne vous foutez pas de notre gueule là? Bon, ok, je veux bien que Gareth Edwards -le réal- soit à la base un petit génie des effets spéciaux mais tout de même…. ça sent plus la bourde de l’attaché de presse du film qui a oublié un zéro lorsqu’il a parlé pépettes dans son dossier de presse … et sentant le buzz monter n’a rien fait pour le contrecarrer. En substance, on parierait donc pour un bon 150 000 dollars de budget même si lors de la vision du film, on peut tout à fait estimer un coût entre 5 et 10 M de dollars.

Mais par quel miracle? La légende -toute récente et donc en train de se construire- veut qu’Edwards ait profité de ses quelques passages à Mexico pour tourner quelques plans à la volée qu’il a stockés par la suite afin de les retravailler sur son Comodorre 64 next gen. Les acteurs n’ont à priori pas été payés ainsi que la plupart des techniciens. Ensuite, tout est question d’énergie et celle qu’a consacrée Edwards à la réussite de son projet force le respect …

Ah, mais au fait, de quoi ça parle MONSTERS ? (smiley crétin)

Quand la NASA découvre l’éventualité d’une vie extra-terrestre dans notre système solaire, une sonde est envoyée afin de prélever des échantillons. Malheureusement, elle s’écrase au-dessus de l’Amérique centrale lors de son voyage de retour. Peu après, de nouvelles formes de vie apparaissent dans la zone du crash et la moitié du Mexique est mise en quarantaine, considérée comme une zone contaminée. Six ans plus tard, les armées américaines et mexicaines se battent encore pour maîtriser les «créatures»… L’histoire commence lorsqu’un journaliste des Etats-Unis accepte de raccompagner un touriste américain en état de choc, du secteur mexicain contaminé vers la zone sécurisée de la frontière américaine. Et les ennuis commencent …

Alors, Messieurs Dames des services Marketing, arrêtez de nous vendre des films pour ce qu’ils ne sont PAS. A la vision des différents teasers circulant sur la toile, on aurait pu s’attendre à un énième Cloverfield look alike à base de gros streums défonçant une ville et de shaky cam toutes les 10mn. Que nénni.

Après une mise en place qui prend son temps et nous permet de nous attacher aux deux personnages principaux (deux paumés tout mignons qui se reniflent le cul), Edwards nous en met plein la gueule avec une première scène choc (et la seule!) qui est, selon moi, sa relecture de la scène du 4×4 de Jurassic Park (en mieux et sans verre d’eau qui tremble). Ce sera en tout et pour tout (hormis la scène d’ouverture) la seule et unique scène d’action du film. Le reste est complètement aérien, mélancolique, empreint d’une réelle empathie pour des personnages que l’on voit évoluer dans un décor apocalyptique (putain, cette production value de ouf!) et délivre des messages certes un peu primaires on va dire (l’acceptation de l’autre, ne niquez pas la planète, etc…) mais qui fonctionnent. Et super bien en plus.

Et une scène finale, qui telle un ballet menée par deux créatures gigantesques, nous laisse pantois. Les yeux embués de larmes.

Alors, non, jeune kids. Monsters ne va pas te faire sursauter, tressaillir, ne va pas occasionner de montée d’adrénaline.

Mais c’est juste un film magnifique, doux, épuré mais tellement riche esthétiquement. Et un film à messages. Merci Monsieur Edwards. Et arrête de mentir sur le budget steuplé.

Le trailer prend ça dans ta gueule :

En exclu sur l’internet mondial du 9ème arrondissement à Paris …

14 Oct

… La critique du fantastique MONSTERS. Demain. Sur Cinephaegious.

Preview : Le Village des Ombres

13 Oct

On a suivi avec un intérêt grandissant l’aventure de Fouad Benhammou (jeune réal qui n’en veut) et de la toute jeune société de prod Kobayashi Prod avec leur premier effort : le village des ombres (ex-Ruiflec). Tout avait commencé il y a quelques années par la mise en ligne d’un teaser « home made » sur Dailymotion faisant état des ambitions stylistiques de l’ami Fouad. Quelques années sont passées, de périples en périples (défection de Sara Forestier à la dernière minute, remplacée par Christa Théret -LOL- non je rigole pas, je parle du film avec Sophie Le Mime Marceau; problèmes de financement divers et variés, réécritures en série, etc etc) avant que le film ne vienne au monde et soit présenté au monde entier le 17 novembre prochain.

L’équipe de Cinéphaegious a pu découvrir le film en avant première et tenait à vous faire partager son avis sur ce nouvel effort de film de genre à la française.

Alors, autant le dire tout de go : le Village des Ombres (appelons le VdO pour aller plus vite) n’a strictement rien à voir avec les dernières prods dites de « genre » en France, type La Horde (Fuck Yeah), La Meute (pas vu) ou encore Humains (la meilleure comédie de l’année, selon nous). On se situe plus au niveau d’un film « hybride » situé quelque part entre La Maison du Diable (Robert Wise) et Les Autres (Alejandro Amenabar) : point de gore ici mais une histoire, des acteurs et un sacré décor (naturel).

Un petit coup de pitch si vous le voulez bien :

Un groupe d’amis prend la route pour passer le weekend dans le village de Ruiflec. Arrivés sur place, certains disparaissent mystérieusement, sans explication. Les autres, tout en essayant de les retrouver, vont tout faire pour rester en vie et s’échapper du…Village des Ombres

L’étroitesse du budget alloué (on parle ici de 1,5 M€) permet au réalisateur de se concentrer avant tout sur l’ambiance (pluvieuse, à la Silent Hill) et à la direction d’acteurs (mention bien à Barbara Goenaga et mention « ouh qu’elle est belle la surprise » à Johnathan Cohen, la véritable révélation du film selon nous). Sur ce point là, c’est un quasi sans faute. Le VdO est magnifié par une caméra aérienne, virevoltante entre la maîtrise du scope par Carpenter et les envolées techniques Sam Raimiennes. Le tout ne semble pas en toc, quelques clins d’oeil aux fans parsèment le métrage (checkez bien le portrait de HP Lovecraft accroché au mur…), et les acteurs ne semblent pas se demander ce qu’ils font là (n’est ce pas Lorant Deutsh?).

Là ou le bat blesse, c’est dans la construction de l’histoire : pour éviter sans doute un schéma trop linéaire, le film prend le parti de compliquer inutilement le métrage à base de Flash-Backs n’apportant pas une réelle valeur ajoutée à la construction scénaristique : je parle ici des FB relatifs à l’actrice Ornella Boulé et à ceux décrivant la « malédiction » (sans spoiler). Ces sauts de puce dans le temps alourdissent le récit et font nettement tomber la tension alors que tout montait très tranquillement dans l’hypothalamus des spectateurs…

Dernière surprise : le climax final. Là où on pouvait s’attendre à une résolution type actionner-horror movie, le réalisateur a l’intelligence de prendre un contre pied total. Pas de boss de fin de niveau, pas d’ennemi héréditaire à combattre mais un choix, douloureux, à faire le tout dans une grosse bulle de mélancolie. Certainement pas un choix facile à faire et encore moins à assumer. Mais cette fin -certainement le meilleur moment du film- mérite à elle seule que vous vous jetiez sur le film dès sa sortie.

En résumé, le VdO est un premier film qui mérite d’être salué, prenant intelligemment une autre voie (certainement pour ratisser un peu plus large niveau public hein, faut pas se leurrer!) que celle empruntée par ses petits camarades de jeu. On souhaite donc bonne chance à Fouad Benhammou pour la suite de ses aventures.

Frozen

10 Sep

mmmmmmmmAAaaaaahhhh If I could met your heart … mmmmAAAAhhhAAAhhhh….Non j’déconne. Nous ne sommes pas là pour parler de la tentative électro-goth de Madonna dans les charts il y a quelques années de cela mais bien du dernier opus d’Adam Green (le rigolo Hatchett), Frozen.

Trois skieurs coincés sur un télésiège ne vont pouvoir compter que sur eux-mêmes pour en descendre et regagner la ville, le froid leur promettant une mort certaine…

Bon ben voilà, merci Mr le scénariste, @+! Blague à part, ce postulat timbre poste avait de quoi faire peur : comment Adam Green (membre du SPLAT PACK avec notamment Roth, Aja et consorts) allait-il tenir 1h30 durant?

« Quand te reverrai je euuuuuuuuuuuuh »

Et bien il tient. Et plutôt très bien le bougre. Les 3 personnages principaux sont suffisamment bien caractérisés pour que leur histoire interpersonnelle tienne la route pendant toute la durée du métrage et ait une véritable influence sur les décisions prises par les persos. En outre, le personnage incarné par Shawn Ashmore (le Iceman de la saga X-Men) porte le nom de Joe Lynch, le véritable nom, dans la vie, du meilleur ami de Green. Hm. Et la relation évoquée avec Dan (Kevin Zegers, vu notamment dans Gossip Girls) porte en elle certains éléments que l’on pourrait qualifier de crypto gay sans trop s’avancer. La toute jeune Emma Bell, au milieu (sic). Bref, relation « threesome » ambiguë, cadre tour à tour majestueux puis terrifiant, et enfin, des prédateurs rôdant, près de 10 mètres en contrebas, sur la piste.

Les scènes impliquant lesdits prédateurs (non, je ne spoilerai pas d’un autre côté c’est un film à la montagne hein, donc il vous reste le choix entre deux sortes d’animaux possibles : des ours ou des loups) sont d’ailleurs hyper impressionnantes et mettent une tension de tous les diables avant le déchaînement de sauvagerie inévitable.

Petit hommage également aux producteurs du film : BIGGER BOAT, hommage avéré jusque dans leur logo au film JAWS. Hommage qui revient d’ailleurs sous la forme d’un clin d’oeil dans le film.

En résumé : un casting impec, une réalisation über-classe et une tension de tous les instants malgré une dernière demi-heure nettement en deçà des 60 premières minutes…et deux scènes choc à vous dégoûter à tout jamais de la montage et de ses petits plaisirs.

Complètement passé inaperçu aux states (240 000 dollars de recettes cumulés), ce très sympathique petit film pourrait bénéficier d’une seconde carrière dans l’hexagone si un distributeur malin se décidait à en acquérir les droits.

EN BONUS : si vous avez toujours voulu voir le versant hardcore d’une des scènes cultes de Dumb & Dumber, c’est le moment ou jamais….

EDIT : Big up également à Green d’avoir choisi le mythique Kane Hooder pour interpréter le mec du télésiège. Kane Hooder, les gars. Jason Voorhes quoi.

Burning bright

8 Sep

Une maison, Brianna Evigan & un tigre.

Moi, ça me suffit et je n’ai donc pas regretté ce très sympathique Burning Bright datant de 2009 et trouvé la semaine dernière au petit bonheur la chance chez mon revendeur DVD albanais. Le pitch (même si j’en ai déjà parlé en début de papier) : Depuis le décès de sa mère, Kelly est en charge de Tom, son petit frère autiste. Alors qu’elle s’apprête à partir pour l’université, elle se rend compte que son beau père a pris l’argent qu’elle destinait au centre spécialisé de Tom. Et il en a fait bon usage : il a acheté un tigre afin d’ouvrir un parc safari. Et quand un ouragan est annoncé, la maison est calfeutrée pour la nuit. Mais à son réveil, Kelly réalise qu’elle est enfermée dans la maison avec son frère, et que le tigre aussi…

« Petit chat …minou, minou, minou »

Ouais et sacré tigre. Un tigre du Bengale, 300kg, tout en muscles, dents et griffes. Et le plus étonnant dans l’histoire c’est que 90% des plans où le tigre intervient : for real.

On est vraiment maintenu sous tension pendant les 80mn hyper nerveuses de cette bobine à l’esthétique léchée ou Brianna Evigan (Step Up) fait merveille en femme-forte déambulant en petite culotte et décidée à protéger son petit frère autiste coûte que coûte. A ce propos, la description de l’autisme par le réalisateur et son scénariste est vraiment parfaitement ancré dans le récit : tout s’emboîte et fonctionne parfaitement, notamment par la grâce de la brillante interprétation du jeune garçon.

On peut cependant regretter une scénario qui tient malgré tout sur du papier à cigarette (le beau-père qui veut toucher une assurance vie décide de tuer les deux kids par l’intermédiaire d’un tigre : MOUAIS) et une interprétation un peu aléatoire de Garreth Dillahunt dans le rôle du beau-père (mais si…le méchant du remake de La dernière maison sur la gauche…).

http://www.youtube.com/watch?v=REVCx5Zrsq4

The Thaw

2 Sep

Hey, arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire sur le champ : VAL KILMER IS BACK !

A l’affiche du fort sympathique « MacGruber » dans la peau du méchant du film (nous aurons l’occasion d’y revenir), Valou tient donc la guest star de ce The Thaw, petite production canadienne au budget de production équivalent au budget photocopies d’Avatar.

Le mec du milieu c’était Jim Morrisson à un moment de sa vie

Et ben C’EST PAS SI MAL !! De quoi ça cause exactement ? Le Dr Kruipen (Val, donc) est un célèbre écologiste en Arctique qui étudie les conséquences du réchauffement climatique sur les ours polaires. Sa fille, ainsi que triois étudiants et leur pilote vont s’apercevoir que le scientifique et son équipe sont à l’origine d’une découverte effrayante qui pourrait bien menacer l’avenir de l’humanité…

Honnêtement, nous n’attendions plus rien de Kilmer depuis qu’il s’était perdu dans les affres du surpoids et de la coupe de cheveux hasardeuse mais signé un come-back aussi convaincant dans une mini-prod et un film d’horreur (en plus!) c’est vraiment un tour de force.

Bref, assez parlé de Iceman, parlons un peu du film. Un peu de -évidemment- The Thing dans The Thaw (vous voyez, en mettant les titres côte à côte ça saute aux yeux non?), plus un propos écologique qui sans être tape à l’oeil et asséné de manière trop professorale tape tout de même dans le mille.  Le film paraît donc hyper sincère à mille lieux de procédés roublards habituellement utilisés par ce genre de prod. Le soin convaincant apporté aux effets spéciaux des créatures du film achève de catégoriser The Thaw comme un très honnête produit du samedi soir, et même, à consommer d’urgence!

http://www.youtube.com/watch?v=u94EM7RAkZ8

Exam

16 Juin

On reste en Grande-Bretagne pour une autre petite série B mais cette fois d’excelleeeeeeeeeente qualité: EXAM.

8 candidats se présentent pour un examen crucial pour un poste à très haute responsabilité. Mais ils ne s’attendaient à un processus de selection aussi inhabituel. Et si votre vie ne dépendait pas d’une bonne réponse, mais de la bonne question. Ils ont 80 minutes pour la trouver, sinon…

Étonnant premier film de Stuart Hazeldine (vous pouvez pas le rater, il l’a écrit, réalisé, produit, monté et je suis même sûr qu’il a fait les cafés) qui rappelle bon nombre de films malins de ces dernières années comme SAW ou encore CUBE.

Putain ces chemises aux boutons double côté, RELOU!

Néanmoins, EXAM se veut tout autre. Unité de lieu, 8 personnages principaux (+ un garde muet tout du long), une feuille vierge devant eux et un stylo, et juste, juste une énorme pression psychologique pendant 1h40. Qui tire les ficelles? Qui a la bonne réponse? Quel est ce mystérieux virus à l’extérieur? Et si nous étions tous des cobayes? Et si j’allais boire une bière?

Métaphorique en ces temps de crise financière sévère, assez sadique dans sa manière de mettre les candidats devant une feuille blanche vierge et mettant également en place une revanche cinglante sur tous les RH du monde via une scène choc assez stressante, EXAM fait monter une certaine tension pendant les 2 premiers tiers du film.

Malgré un twist final assez pathétique (et grillé 30mn avant la fin par mes soins), on passe tout de même un excellent moment devant ce petit bijou de série B à la réalisation assez épatante, à l’éclairage digne d’une grosse prod et d’un cast -surtout le blondinet, acteur principal- au top du hip hop.

Ne regardez pas Nine dead, regardez EXAM!

Trailer:

Salvage

16 Juin

Ouais. Un petit mois sans donner de nouvelles pour des raisons diverses et variées (notamment à cause de les vacances aussi un peu) mais je reviens tout bronzé pour continuer à éplucher avec vous toutes les séries B de films de genre que Madame & Monsieur toutlemonde n’auront pas l’occasion de matter dans leurs multiplex et c’est bien dommage (parfois).

On attaque avec Salvage. Précédé d’une réputation ô combien flatteuse, le film d’horreur british réalisé par Lawrence Gough (réalisateur de courts métrages multiprimés dans les festivals) nous raconte l’histoire d’habitants  d’un quartier de Liverpool qui sont brusquement confrontés à la violence et à la peur lorsqu’un groupe de militaires surarmés bloque tous les accès au quartier et ordonne sans ménagement aux résidents de s’enfermer chez eux. Que se passe-t-il ? Attaque terroriste ? Accident nucléaire ? Paniquée, Neve, une mère de famille, n’a qu’une obsession : aller récupérer sa fille réfugiée dans la maison située de l’autre côté de la rue. Pris au piège de leur propre quartier, les habitants découvrent qu’ils doivent faire face à un danger bien plus monstrueux que ce qu’ils avaient imaginé.

Un pitch déjà vu me direz vous? Et vous aurez bien raison. En dépit d’une entrée en matière assez sympa (le papa et sa fifille dans la voiture pose bien les enjeux et le personnage de la jeune fille, la maman pris en plein sesque avec un amant de passage) qui pose admirablement bien la caractérisation des personnages, avec cette note british très particulière. Les militaires (SAS) font alors irruption à la fin du premier tiers du film imprimant évidemment le virage survival-horreur du film et ça se gâte (un peu).

The Descent 3. Pardon, Salvage.

Manque de moyens, éclairages un peu douteux, influences visibles comme le nez d’Henry Guibet au milieu de sa figure, SALVAGE devient donc un peu bancal à partir de ce moment là. Aliens, Prédator mais surtout The Descent donne au métrage un désagréable sentiment de déjà vu et en moins bien. Petit regret également quant au look, disons, aléatoire de la * SPOILER* créature qui ressemble beaucoup plus à un mec souffrant d’exzema (Karim Exzema) qu’au croquemitaine ambitionné.

En bref, un agréable petit film qui se suit sans déplaisir (notamment grâce à un duo d’acteurs épatants) mais qui ne révolutionne pas, loin de là, le genre.

Trailer :

Don’t call me daughter

18 Mai

Kevin Costner is back! De plus, il est back là où on l’attend le moins c’est à dire dans une toute petite production horrifique confiée à Luis Berdejo (le scénariste de Rec) : The New Daughter.

Affecté par un divorce douloureux, John James (sic) décide de venir habiter seul avec ses deux enfants dans une ferme. Rapidement, il va remarquer le comportement étrange de sa fille. Il suspecte les sépultures, dans le champ tout proche, d’en être la cause.

Et il aura bien raison. Ah ah ah. The New Daughter débute comme un film classique de la nouvelle école espagnole actuellement en vogue à Hollywood, un rythme très lent, très lourd, une caractérisation des personnages bien réussie (notamment le rôle de la jeune fille interprété par une Ivana BaqueroLe labyrinthe de Pan– et qui a bien grandie depuis!) et une analyse quasi entomologique des rapports constituant cette cellule familiale amputée de la mère, partie vivre avec un autre.

– « Mais qu’est ce que tu comptes faire? » – « Les tuer, tous ». (Wyatt Earp)

Seul hic, au détour d’une scène à priori anodine (la jeune fille ferme ses volets, pour dire  le taux d’anodinicité!), on remarque une silhouette inquiétante sur les toits, silhouette qui nous est montrée avec force détails. Oui, c’est bien un « monstre ». WTF. Pourtant, à ce moment là, nous sommes loin de soupçonner le virage à 180° que va prendre le film, mais nous y reviendrons.

L’intrigue se déroule donc chichement, entre la fille de Kev’ qui rentre chez elle pleine de boue, le gosse de 4 ans qui élève ses fourmis (ce qui nous vaudra d’ailleurs une métaphore trèèèèès pesante tout au long du film) et le père Costner qui déambule chez lui en jeans Wrangler et lunettes de vue, car, ouais, il est écrivain Kev’ (dans le film).

Puis l’ambiance se tend, tout se raidit d’un coup. On pense à La Nurse de William Friedkin, pour la divinité païenne et le côté Natures & Découvertes, on pense également à La Compagnie des Loups pour la métaphore de maturité sexuelle assez pregnante tout au long du métrage mais on pense SURTOUT à The Descent dans une dernière bobine proprement hallucinante. [Attention SPOILERS]: Après que sa fille chérie ait été enlevée par les « créatures » (au design d’ailleurs magnifique), Kev’ va descendre dans leur tanière avec un shotgun et une lampe torche pour tenter de récupérer la chair de sa chair, ce qui donnera lieu à 15mn de très haute tension, de claustrophobie et à un final nihiliste, même si personne n’est d’accord sur la toute dernière image du film (perso, je vois dans le reflet du cadre familial, Costner revenant boîtillant et rechargeant son shotgun. D’autres y voient un monstre….).

En somme, un direct to DVD sans prétention, à déguster toutes affaires cessantes ne serait ce que pour avoir le plaisir de revoir Danse Avec les Loups dans une production à priori très loin de son univers. A priori.

Show’s over, motherfuckers

14 Mai

Dire que nous attendions de pied ferme KICK ASS serait le plus bel euphémisme connu depuis « ah ben ouais la fin de Lost je l’attends relativement beaucoup, ouais ». Matthew Vaughn à la barre (le papa artistique de Guy Ritchie) et réalisateur d’un excellent LAYER CAKE et d’un mignon STARDUST, une floppée de seconds rôles pour tenir le bolide (l’angliche Aaron Johnson, Christopher « Mc Lovin » Mindz-Plasse, Mark « Sherlock Holmes 2.0 » Strong et l’inusable, le magnifique, le moumouteux, le complètement malade mental: Nic Cage en personne!) et une bande son à faire pleurer Alan Silvestri et son Spidey.

De quoi que ça cause au fait KICK ASS? A l’origine, il y a une bédé des créateurs de WANTED, notamment John Romita Jr, parue en 2008. Premier « meta-comic », sorte d’oeuvre séminale geek nourrissant son univers par ses illustres prédecesseurs. Bien casse gueule donc de se frotter à un comic trash, sexe et hyper violent sans l’édulcorer. Et bien, tenez vous bien, le film de Vaughn réussit haut la main cette gageure même si le film est forcément bien différent de la BD d’origine.

Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir… Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…

Le film est tout d’abord bourré de clins d’oeil: tout le monde reconnaîtra le parallèle saisissant avec le Spiderman de Raimi (la petite maison familiale, le costume Home Made, le thème musical jusqu’à un clin d’oeil via une punchline (!!) un poil détournée « Sans pouvoir, aucune responsabilité », l’entraînement – sur les toits notamment!-, etc…). Nous sommes donc en terrain connu et ne risquons pas d’être surpris. Que nénni. Là où les exploits de l’homme araignée, l’homme d’acier et consorts (je place Batman volontairement à part) sonnent résolument comics (splash, boom!) les scènes de Kick Ass sont parfois …dramatiquement humaines. Il faut voir (attention spoiler) Kick Ass effectuer sa première intervention live contre 2 déliquants et …. se prendre un coup de couteau au bout de 30 secondes et se faire renverser violemment par une voiture! Ici, les coups font mal et on peut mourir à tout instant. Message reçu 5/5.

Le film emprunte une autre direction lorsque les personnages de Big Daddy et Hit Girl sont introduits: ce sont de « vrais » super héros aux exploits physiques hors normes et impossibles à accomplir pour les simples mortels (à ce titre la scène de l’histoire de Bug Daddy filmée mode BD est un modèle du genre pour poser les enjeux et ancrer ces personnages sur le mode « irréel »). La frontière entre la BD et le « vrai » monde se terminera lors d’une scène finale qui verra les deux héros se démasquer (Hit Girl redevenant ainsi la petite fille de 11 ans qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être).

En termes de réalisation, Vaughn propose du lourd, voire parfois, du TRES lourd. La quintessence étant atteinte lors d’une scène hallucinante qui voit Big Daddy et Kick Ass prisonniers des mafieux et libérés par une Hit Girl en furie, le tout filmé sur un format stroboscopique ET au ralenti ce qui nous donne l’occasion d’admirer de véritables planches de BD live. Magnifique.

Bien sûr, quelques menus défauts parsèment le film : une romance qui n’a pas vraiment sa place dans le film et qui casse un peu le rythme, une BD légèrement édulcorée (mais avait on VRAIMENT envie de voir Hit Girl – 11 ans je le rappelle- se shooter à la Coke pour améliorer ses exploits physiques?), et une deuxième tiers du film nettement en deça d’un premier acte posant admirablement les enjeux et d’un dernier tiers apocalyptique.

Si vous ne l’avez pas encore vu, précipitez vous. Vu le semi échec du film dans le monde entier, pas sûr qu’il reste encore longtemps sur les écrans….

PS: vue la petite phrase lâchée l’air de rien dans le film, vivement Scott Pilgrim VS the world….